« Que faut-il en attendre ?

Cet automne 2024 sera-t-il marqué du sceau du changement ? Au plan politique, en France, la probabilité est forte. Les élections législatives l’ont clairement indiqué. Demeure la question de savoir à quel niveau sera monteront d’inévitables blocages.

Qu’en sera-t-il pour l’Église en cette période troublée ? Légalement déconnectée de la vie politique, elle ne saurait l’être d’une société en constante évolution, en France bien entendu, mais aussi dans le monde. D’ici à quelques jours, au Vatican, vont se réunir des évêques venus des cinq continents afin de poursuivre l’œuvre synodale entamée l’an dernier. Un mois de réflexion, de travail, et peut-être de décisions.

Que faut-il en attendre ? À ce jour, bien prétentieux celui qui pourrait prétendre apporter des réponses. Du côté des catholiques dits réformateurs ou progressistes, on ne saurait sans doute se satisfaire de « réformettes » à la marge, de la célèbre « montagne accouchant d’une souris ». Les partisansde la tradition pourraient de leur côté dénoncer tout ce qui pourrait déstabiliser les fondements de leur foi.

Sera-t-il question d’une Église moins cléricale et donc plus synodale ?

C’est vraisemblable. Au-delà, des sujets complexes s’imposent : l’Église doit-elle évoluer et s’adapter au rythme de notre société ? Les laïcs doivent-ils occuper davantage de postes à responsabilité ? Lesquels ? Faut-il accepter le diaconat féminin ? Quel avenir pour les diocèses sans séminaristes ?

Comment relancer les vocations ? Comment évoluer sans se renier ?

Les réponses sont très attendues, sachant qu’elles auront vocation à s’apliquer à toutes les régions du monde, et pas uniquement à nos diocèses.

Or chacun sait que, d’un continent à un autre, d’une culture à une autre, les attentes sont différentes. Alors on imagine que les termes retenus seront analysés, pesés, négociés. Ils refléteront des compromis, davantage peut- être que des consensus. Aux hommes d’Église, accompagnés par le Saint-Esprit, de répondre, de fournir une lumière aux catholiques qui en ont tantbesoin. Les choix sont difficiles. Le plus mauvais serait certainement de ne rien décider.

Jean-François Laville