La Toussaint : c’est la fête !
« Il faut ne pas vivre si l’on veut ne pas mourir. Ne pas devenir si l’on veut ne pas cesser d’être », écrivait en 1939 Roger Caillois.
Mais ne pas vivre, sauf erreur de ma part, ne figure pas dans les projets de toute personne normalement constituée. A l’inverse, l’idée générale serait même de repousser autant que possible l’issue fatale, d’ignorer la mort, de la nier, de parier sur la science et sur les progrès de la médecine pour l’envisager le plus tard possible.
Sujet tabou par excellence, sauf lorsque resurgit l’épineuse question de la fin de vie et de l’euthanasie, la mort vient s’opposer à la notion d’immortalité qui n’est pas de ce monde. Et pourtant, certains en bénéficient au fil des siècles, je veux parler des saints et des saintes.
Leur nom demeure. Plus de quatre mille communes françaises portent le patronyme d’un des leurs. Leur intercession est recherchée, leur œuvre inspire, guide, motive. Ils sont pour beaucoup, de génération en génération, des exemples, des modèles, des recours. Ils font partie de notre quotidien. Des vies s’en trouvent parfois bouleversées.
Pourquoi ? Comment ? Nul ne le sait. Voilà un mystère qui s’ajoute à bien d’autres. C’est ainsi, au même titre qu’une rencontre peut changer le cours d’une vie, nous conduire vers des chemins insoupçonnés.
Combien, dans le monde, ont avoué leur lien immatériel, inexplicable, avec la Vierge Marie, avec la petite Thérèse, ou avec François d’Assise. Sans oublier bien entendu – proximité oblige – avec les saintes Léonie Aviat et Marguerite Bourgeoys, largement évoquées dans le dossier de cette nouvelle revue.
Alors avec ces saints et saintes, mais aussi bien d’autres qui nourrissent une impressionnante litanie, souvenons-nous de leur vie, de leurs messages. Qu’ils puissent continuer à nous nourrir dans ce monde où la raison l’emporte sur la foi, où le matériel domine l’irrationnel. Fêtons-les le 1er novembre. La mort peut attendre…
Jean-François Laville