Pentecôte et esprit-saint

Pour nombre de Français, voire de catholiques, la Pentecôte est devenue avant toute chose un week-end prolongé, l’occasion de retrouver des amis, des membres de la famille ou encore de faire un peu de tourisme. Tout en suivant de près les recommandations de Bison futé…

Pour les catholiques, cette fête carillonnée marque – cinquante jours après Pâques – la descente de l’Esprit-Saint parmi les apôtres. La tradition dit qu’ils l’auraient reçu sous la forme d’une langue de feu, alors que l’Esprit-Saint est parfois représenté par une colombe. C’est ce jour-là que les apôtres auraient soudain parlé toutes les langues et compris que Jésus était vraiment ressuscité.

Comment reçoit-on aujourd’hui un tel message ? Dans l’Ancien comme dans le Nouveau Testament, les textes sont riches en paraboles et en allégories. Ils sont bien entendu source d’un enseignement moral et religieux. Encore convient-il de les expliquer, de les décrypter pour en comprendre toute la profondeur. Et pour accepter, comme les apôtres ont compris le sens de la Bonne Nouvelle, cet « après » la vie terrestre dont on ne sait pas grand-chose.

Qu’est-il d’ailleurs cet « après » ? Un autre monde, un paradis, un néant, le rendez-vous des âmes apaisées à défaut des corps meurtris par l’âge ou la maladie ? Un seul l’a vu et en est revenu. Mais il ne l’a pas décrit.

Pour les autres, pour nous tous, cet « après » relève de la foi, de la croyance, et donc de la confiance. Car l’espérance doit rester plus forte que le doute. Il en est ainsi pour ceux qui croient, ceux qui ne croient pas, ceux qui se prennent à espérer, tout comme l’ont fait dans le passé les plus grands saints et saintes. Ainsi sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, la « petite Thérèse », docteur de l’Église, qui a consacré sa vie à prier pour les pécheurs, confiante dans l’amour de Dieu tout en ayant traversé elle aussi les sombres périodes de la « nuit de la foi ».

L’Esprit-Saint, élément immatériel par nature, pour tout dire mystérieux, l’a accompagnée durant sa courte vie, dans ce carmel d’où elle n’est jamais sortie. Aujourd’hui, là où elle se trouve, là où elle passe son ciel « à faire le bien sur la Terre », sans doute côtoie-t-elle l’Esprit-Saint. Pour notre part, dans quelle mesure avons-nous conscience de la Trinité – père, fils et Saint-Esprit – à nos côtés ? Profitons de cette Pentecôte pour un exercice certes un peu complexe : (re)trouver les signes d’un Dieu unique et trinitaire. Autant dire tenter de comprendre l’intraduisible et l’irrationnel.

 

Jean-François Laville

délégué épiscopal à l’information