Le diocèse de Saint-Dié vient de nous informer que Mgr Didier Berthet, son évêque, est décédé dans la soirée du 8 septembre. C’est une tristesse et un choc pour nous tous, évêques, et pour beaucoup d’autres avec nous, même si nous le savions bien malade. Nous pensons à sa famille, à ses amis, aux fidèles qu’il a accompagnés, à son diocèse dont il était le pasteur depuis 2016, et à celui de Nanterre dans lequel il avait grandi et où il était devenu prêtre. Que le Seigneur accueille celui qui s’est préparé à remettre sa vie entre les mains du Père, après l’avoir servi avec beaucoup de joie aussi bien en paroisse qu’au Séminaire Saint-Sulpice et dans son diocèse. Que Dieu apporte consolation à ses proches : la consolation de son souvenir, la consolation de sa foi et de son espérance en Jésus.
Il y a deux ans, lorsqu’il apprenait sa maladie, il disait souvent : « je veux vivre, mais pas survivre ». Il pensait aux traitements qu’il savait lourds, et déjà à la vie éternelle qui nous attend tous. Il a entrepris le combat contre le mal, liant sa foi en la vie reçue de Dieu, son désir de répondre à sa vocation au service du diocèse de Saint-Dié, et la confiance dans la médecine. Il a été bien entouré par ses proches, notamment ses amis, ceux de Sciences Po – où il avait étudié – comme ceux du diocèse de Nanterre, et tant d’autres. Il appréciait et cultivait les relations d’amitié, partageant volontiers son chemin ardu et continuant de s’émerveiller du chemin de ses interlocuteurs. La Parole de Dieu et la prière affleuraient toujours.
Lucide sur son état, il a pendant un temps été accueilli avec grande charité par les Sœurs Annonciades de Thiais (94) et, plus récemment, dans la communauté des Sœurs de la Providence à Portieux, près d’Epinal, où il s’est éteint. Il aimait dire tout le bien qu’il recevait de ceux qui l’accueillaient, le soignaient ou lui faisaient signe.
Un frère évêque vient de partir. Il aimait rappeler discrètement qu’il avait été initié à la foi au Christ dans une communauté protestante avant d’entrer, à l’âge étudiant, dans la communion de l’Eglise catholique. Son désir d’unité, plus encore que sa curiosité, l’a amené à des relations profondes avec le monde orthodoxe, en particulier à Chevetogne et dans l’Eglise Ukrainienne. La Conférence des évêques en a bénéficié par son engagement au service de l’œcuménisme.
Nous l’imaginons retrouver ses parents et ses amis, les bons auteurs qu’il aimait citer ou les acteurs de cinéma dont il avait une bonne mémoire, mais surtout découvrir enfin la splendeur de l’amour de Dieu qui lui a donné un cœur de battant.